CFBL Coopérative forestière aux 3e Assises nationales du Douglas

Intervenants :

  • Lionel Say, directeur général CFBL Coopérative forestière
  • Michel Moulin, directeur Technique CFBL Coopérative forestière

Lionel Say : « CFBL est une coopérative de propriétaires forestiers qui se sont réunis pour réaliser des travaux forestiers, gérer leur forêt et vendre le bois. La particularité de CFBL est qu’elle est assise sur le Massif central, c’est la réunion de 14 000 propriétaires forestiers représentant environ 140 000 hectares de forêts (1/3 de la surface est en Douglas). Ses propriétaires forestiers sont particulièrement motivés par le Douglas car c’est une essence qui contribue fortement au développement de leur exploitation forestière et à leurs revenus. 

À partir des années 70, il y a eu les plantations de Douglas, essence particulièrement adaptée au Massif central, au substrat qui existait et au climat. D’autre part, le Douglas a l’avantage de pousser relativement vite et donc de procurer des revenus aux propriétaires forestiers assez vite et de contribuer l’économie locale tout aussi rapidement. En effet, les scieries se sont mises à scier le Douglas qui était différent  de l’épicéa ou du pin et représentait une valeur ajoutée intéressante sur le territoire. 

Tout cela nécessite une réflexion agronomique différente, c’est-à-dire que si l’on raisonne uniquement mécanisation, on va aller vers une forêt qui ne sera pas forcément acceptée par la société. Toute notre R&D est liée au fait d’utiliser les particularités du sol forestier, l’écosystème du sol forestier de façon à faire en sorte que ce qui pourrait être vécu comme un obstacle devienne un allié dans la sylviculture que nous allons pratiquer. En matière de Douglas, nous ne sommes qu’au début, il faut investir en R&D. »

Michel Moulin : « Le soin à apporter au Douglas est de choisir, dès le départ, la bonne origine, la bonne graine, le bon plant, et de favoriser son développement (préparation du sol, entretien). « Le Douglas, une chance pour la France et les sylviculteurs » est un ouvrage que j’ai écrit. Une chance car aujourd’hui, la France est le premier producteur de Douglas en Europe car ce matériau a beaucoup de qualités, de durabilité, de résistance mécanique, il pousse vite et est très bien adapté à nos territoires. 

Aujourd’hui, on gère une richesse, issue de la deuxième guerre mondiale avec l’aide du Fonds forestier national, que l’on exploite progressivement, mais, concrètement, on ne plante pas assez. On plante 3 à 4 fois moins que ce que l’on plantait dans les années 80. Ce qui veut dire que l’on risque à plus ou moins longue échéance une diminution de la ressource. L’investissement forestier est un investissement de long terme. Quand on parle de Douglas, on investit pour 50 ans et, malheureusement, ce n’est pas dans l’air du temps. On veut tout et tout de suite. Il faut donner les moyens à nos producteurs de planter dans les bonnes conditions, à des coûts raisonnés pour mettre en rapport l’investissement avec les revenus attendus pour pouvoir motiver les gens. On développe beaucoup en R&D pour diminuer les coûts de production et développer des techniques adaptées aux nouveaux enjeux liés au changement climatique, développer des techniques moins impactantes pour l’homme car nous avons du mal à trouver de la main d’oeuvre pour travailler en forêt. C’est le principe de l’Ecoreboisement . 

Le Douglas est un outil de développement économique très important. Aujourd’hui, on a besoin du Douglas pour faire vivre nos territoires ruraux dans le Massif central. Le Douglas est un produit qui peut se différencier de ses principaux concurrents résineux, et nous pouvons diversifier son utilisation. Oui, c’est une essence d’avenir. »

 

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