Douglas et menuiseries – Table ronde aux 3e Assises Nationales du Douglas

intervenants :

  • Guy-Pierre Blanc, cogérant Atelier du Bois
  • François Perrault, Ateliers Perrault, président de Menuiseries 21

Guy-Pierre Blanc : « Artisans menuisiers, nous sommes situés dans le Tarn, à Albi. Nous formons une petite entreprise artisanale et familiale de neuf personnes. Nous fabriquons de l’escalier, de l’agencement et de la fenêtre, un challenge que l’on a relevé depuis 2007 en fabriquant nos fenêtres en pin sylvestre et, depuis 2012, en Douglas. 

Nous nous sommes lancés dans la menuiserie Douglas par hasard. Nous avions été invités à visiter les forêts à Aussillo et, à la fin, nous a été lancé comme défi de faire des fenêtres en Douglas. J’ai répondu que cela n’était pas possible pour le moment car nous n’avions pas la matière, nous n’avions pas encore essayé et nous faisions de la fenêtre en chêne ou en bois exotique. Au final, avec la volonté de sortir de ces habitudes, on a travaillé sur le sujet, effectué des prototypes, et cela nous a valu de faire un écoproduit que nous avons présenté à l’Ademe et au ministère de l’Environnement en 2013. Nous avons été primés avec la fenêtre en Douglas. 

Si, demain, nous ne souhaitons pas voir cette matière première partir dans d’autres pays qui, eux, sont en demande de matière première, nous avons besoin, ensemble, de la valoriser pour maintenir l’emploi, les savoir-faire et l’économie.« 

François Perrault : « Ateliers Perrault Perrault se situe à Angers. Je suis également président de Menuiseries 21, groupement d’une quarantaine d’entreprises, de fabricants de menuiseries bois sur mesure situés dans l’ensemble du territoire national. Nous sommes des entreprises labellisées, certifiées et contrôlées régulièrement sur la qualité de nos produits et leur mise en oeuvre. Nous essayons d’utiliser au maximum les essences indigènes, mais, au niveau du résineux, nous allons acheter quelques-uns de nos produits à l’étranger. 

L’intérêt du Douglas est qu’il permet de valoriser un produit qui est de notre propre filière, de valoriser nos produits français, ce qui ne peut être que positif pour nos clients en étant totalement « fabriqué en France ». Il est important que la filière entende nos différentes attentes. Nous sommes prêts à utiliser cette essence, mais, pour cela, il faut que nous puissions avoir dans nos ateliers, pour fabriquer nos fenêtres, des carrelets, des pièces de bois qui correspondent à notre type de fabrication. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas nous permettre de les faire fabriquer sur débit/liste car les délais seraient longs, tandis que les attentes de notre clientèle sont assez courts. Nous devons donc communiquer avec l’ensemble de la filière afin que ce produit soit utilisé sur nos menuiseries extérieures.

Nous sommes convaincus que cette matière, le bois, et le bois indigène, le Douglas en particulier, sont des produits, des essences qui seront importants demain. Nous entrons dans un cercle vertueux et nous avons besoin des uns et des autres pour atteindre un objectif commun. »

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