Intervenante : Cécile Maisonneuve – Présidente de La Fabrique de la Cité
Cécile Maisonneuve : » La Fabrique de la Cité c’est un lieu de débat, de réflexion qui a été créé à l’initiative du Groupe Vinci, notre mécène, pour faire travailler ensemble tout ceux qui participent à la construction, reconstruction de la ville de demain (architectes, startups, chercheurs, entrepreneurs..). Le but est qu’ensemble on partage, discute et on contribue à esquisser des solutions sur, par exemple, comment on construira du logement abordable dans la ville de demain, comment résout-on le problème de la congestion urbaine, est-ce que le numérique va nous permettre cela. Il y a tous les sujets qui sont finalement au coeur des grandes problématiques urbaines du monde d’aujourd’hui et de demain. C’est de la prospective centrée sur les usagers et les usages.
La Smart city, une ville durable ? Prenons l’exemple de la livraison à domicile où il est très facile en cliquant la souris de se faire livrer. Et on s’aperçoit que lorsque l’on fait ce geste numérique, il se passe des choses dans l’espace physique. La Smart city ce n’est pas seulement là où on vit, on est connecté au monde entier. Vous voulez, tant que consommateur, être livré vite pour pas cher et là qu’on a un problème parce que finalement, toute cette chaîne logistique physique que ça va déclencher (surtout quand ce sont des produits provenant de pays qui ont des mix énergétiques électriques très carbonés) une chaîne carbonée. Notre empreinte CO2 augmente. Ce qui est intéressant quand une ville prend la main, elle va réinternaliser ses fonctions, agir sur les flux et donc passer par du foncier. Il faut mobiliser du foncier dans la ville pour que ses entrepôts qui étaient très loin à l’extérieur et bien on crée des nouveaux centres de redistribution dans la ville. La mobilité des biens est un sujet essentiel pour construire une ville durable de demain.
La Smart city n’est pas faite pour tout le monde. On parle beaucoup des nouvelles mobilités en centre-ville (trottinettes, vélos…) mais aujourd’hui, il ya un domaine orphelin, celui des périphéries. La réalité de 16 millions de français c’est qu’ils parcourent 14km/jours pour aller au travail et principalement en voiture parce qu’il n’ y a pas d’autres offres. Finalement, toutes ces nouveautés, ces nouveaux services smart qu’apportent les plateformes numériques; dans ces zones là, on ne les voit pas. Ce n’est pas un champs qui investit du point de vue financier, de la réflexion par les plateformes. Les logiques institutionnelles n’ont pas permis de créer des services de mobilités qui sont adaptés aux bassins de vies, aux bassins de l’emploi. On vit de plus en plus loin de l’endroit où l’on travaille et nos logiques administratives ne se sont pas calées. Il faut donc raisonner autour de l’usager, des différents besoins. Il faut se demander si je veux aller travailler à 15/20 km qu’est ce que je peux offrir comme services qui aide une fois de plus à une ville de la transition écologique et en même temps smart. »