Quels sont les comportements des différents professionnels face à la variation du prix du bois sur le marché ?
De quels outils disposent-ils pour prendre leurs décisions ?
Frédéric Blanc : « Pour une matière première, le bois n’est pas à son juste prix par rapport à d’autres matières premières. Si la demande est forte le prix de la matière monte. En région Rhône-Alpes, nous avons des difficultés d’exploitation. On a de très grosses difficultés pour amener de la mécanisation dans nos forêts de montagne. Le gros soucis que l’on rencontre, c’est avec le gibier. Il va donc falloir prendre des décisions politiques pour savoir si l’on veut une forêt productive pour l’industrie ou une forêt pour le loisir. Le marché d’aujourd’hui ne veut plus de gros bois. Le 19ème était le siècle du fer, le 20ème celui du béton et le 21ème sera celui du bois. »
Gérard Chaurand : « Le prix du bois est imposé par le bois. Pour nous, propriétaires forestiers, il est extrêmement bas et il ne cesse de s’effondrer. A ce niveau de prix, le propriétaire ne peut plus investir. Il ne peut économiquement pas replanter lorsqu’il a coupé. Il faut s’orienter vers de la qualité mais très différente si l’on veut du bois d’oeuvre, du bois énergie ou de la biomasse. Le forestier raisonne sur le long terme. Nous sommes dans une période où la filière est sinistrée mais nous sommes prêts à faire les efforts et les investissements pour que l’avenir soit meilleur. »
François Pujol : « Le prix du bois est très important pour nous en tant que charpentier. Nous avons un approvisionnement en dehors de la région Rhône-Alpes. Nous constatons une augmentation du prix du bois ce qui entraine des conséquences de positionnement sur le marché. Nous sommes pris entre les exploitants forestiers et les donneurs d’ordre. Le maitre d’ouvrage a changé ses habitudes d’achat. On est optimiste dans la mesure où l’on considère que la capacité d’utilisation du bois dans la construction a une capacité de croissance relativement importante en France. »