Le CLT (Cross Laminated Timber) se développe sur le marché de la construction. Quelles sont les qualités du produit ?
Quels changements amène-t-il dans les techniques de construction ?
Jean-Claude Baudin : » L’aventure a commencé il y a quelques années avec un chantier emblématique au Palais Royal. Ce chantier n’aurait jamais pu se faire autrement qu’en CLT. C’était un théâtre éphémère en place pour un an. On a eu l’occasion de faire plusieurs bâtiment notamment un R+6 en CLT et ossature bois. C’est un produit très stable. La stabilité dimensionnelle n’est pas altérée par la pluie notamment. On continuera à utiliser ce matériau car il est de plus en plus présent sur des projets exceptionnels. On est à R+6 ce qui est assez rare en France. On est attentif au bois français. On est passé de 20 % à 50% de bois français. »
Jean Piveteau : » Le CLT chez Piveteau Bois, c’est pour bientôt. C’est un produit complémentaire au BMR et au lamelle collé. Le CLT va nous permettre de conquérir des marchés de grande hauteur. On travaille sur l’avis technique depuis 1 an. Il sera proposé en pin, en épicéa et en Douglas. »
Stéphane Vives : « Notre PLX nous permet de réaliser des bâtiments de 3 étages. Son avantage premier est de permettre au bois de prendre de la hauteur. Il permet au marché de se développer. On va arriver à 2000m3 de CLT vendus sur 2016. »
Thierry Varachaud : « Le CLT est très apprécié par la prescription. Il est de mieux en mieux cadré au niveau réglementaire. Le guide RAGE a été édité très récemment sur le CLT. On travaille à un cahier des prescriptions techniques. C’est un produit qui se développe de plus en plus. Il va permettre à la filière bois d’aller sur de nouveaux marchés notamment la grande hauteur. On retrouve tous les intérêts du bois en tant que piège de carbone. On travaille pour améliorer les produits mais on trouve des freins en terme réglementaire liés à la vêture, les réglementations incendie et l’étanchéité à l’eau. Le FCBA est là pour accompagner les entreprises pour maîtriser ces freins là. Le CLT est fait avec du résineux. Il y a des projets pour en faire en feuillus mais on va être confronté à d’autres problèmes techniques notamment au niveau du collage et du séchage et le coût final du produit sera hors du marché. L’intérêt de pouvoir présenter des essences différentes se pose d’un point de vue esthétique même s’il s’agit plus d’un produit de structure. »
Emeric Ledoux : « Chez Lignatec KLH, nous faisons du CLT en épicéa et en pin sylvestre. Le produit a plus de 20 ans mais nous sommes sur le marché français depuis 15 ans. Lorsque l’on a commencé à introduire le CLT, c’était un produit anecdotique sur le marché français. Le marché s’est développé et on a fait des constructions de plus en plus grandes. On est aujourd’hui entre 10 000 et 12 000 m2 par an. »