Qu’attendent nos interlocuteurs étrangers de l’offre bois française ?

Stéphane Miget reçoit sur le plateau de Transition 2020, Mamoun Zaari, architecte et Marika Frenette, directrice d’agence Wigwam pour parler de la perception de l’offre français à l’étranger.

Mamoun Zaari : « Au Maroc, la construction bois représente ce que représentait la construction bois en France il y a une vingtaine d’années. C’est un marché très embryonnaire. Ce n’est pas un mode de construction tradtionnel au Maroc. Mais c’est un marché grandissant qui attire beaucoup. C’est un matériau que j’aime parce qu’il est très chaleureux. Mais appliqué au Maroc, il a posé quelques questions. Par rapport au climat très chaud, on  a besoin de bois spécifiques et de traitements spécifiques. Nous cherchons à construire en bois mais de façon adapté au Maroc. On doit chercher un bois résistant au climat. On a des différentes de température de 20-25 degrés parfois dans la même journée. Nous sommes dans une phase expérimentale. On a commencé par le bardage et la structure. Mais dans l’habitat individuel, c’est très peu développé. On a un projet de village de surfeur à Agadir. Tout l’hébergement est imaginé et conçu en bois ainsi que le revêtement. 90 % du bois utilisé est importé alors que 10% de  notre forêt est recouvert de forêt. Le Maroc est un pays qui utilise le bois dans d’autres métiers de l’artisanat. Le bois est importé d’Afrique, d’Europe et du Nord. Il y a une prise de conscience que c’est un matériau qui doit être utilisé. On prend exemple sur la France et on essaye de mettre en place des structures. »

Marika Frenette : « Dans l’imaginaire, le Canada est un pays de bois. Il fait partie des pays nordiques qui utilisent l’ossature bois résineux depuis longtemps mais on a une technique constructive qui permet de ne pas nécessaire le faire apparaitre en extérieur. Les architectes canadiens viennent en France parce qu’il y a la tradition des Compagnons et il y a une l’influence des pays germaniques. La France est inspirante parce que l’architecture est de qualité. Ce travail est inventif et audacieux autour de l’utilisation du bois. Il y a une culture locale différente de ce qu’il y a dans les pays germaniques. Il faut que chaque pays trouve sa propre inspiration. Ce qui est intéressant ce sont les bois d’ingénierie. Ils sont transformés ou reconstitués. Les Etats Unis représentent l’offre principale de produits. Depuis 2 ans, nous avons des organisations qui réunissent des acteurs de l’amont à l’aval. »