Recherche et développement : le confort acoustique
Avec la participation de :
Maurice Auffret – Ingénieur acousticien – Société Auffret
Jean-Baptiste Chéné – Chef de Division Acoustique – CSTB
Pascal Ozouf – Innovation & Acoustique – Saint-Gobain Habitat
Robert-Jan van Santen – Architecte d.p.l.g – VS-A
Pascal Ozouf : « On travaille sur des classes de confort. On se rend compte de la difficulté entre les pays du nord et les pays du sud sur la problématique de la fenêtre. On parle d’architecture acoustique extérieure. Il y a une interaction, entre l’acoustique, la thermique et la ventilation. Il faut changer nos modes de pose et de chantier dans la totalité. Nous avions plus tendance à voir du côté de la réduction de la facture d’électricité et on avait un peu oublié la ventilation et l’acoustique. Le neuf est également une grosse problématique. On a beau avoir des produits performants, encore faut-il savoir les poser. Nous investissons beaucoup en tant qu’industriels sur la pose de nos produits. »
Maurice Auffret : « Il y a plusieurs définitions du confort. Une définition physique, une dimension physiologique et une dimension psycho-sociologique. En réhabilitation, on considère que l’isolement par rapport à l’extérieur maximum est de 35 décibels. Le soucis sur la pose se trouve souvent en rénovation au niveau du calfeutrement. Le soucis que l’on a, c’est d’assurer que les produits développés par les industriels soient bien posés. »
Jean-Baptiste Chéné : « Le confort acoustique dans un habitat ? C’est un bon équilibre entre la contribution extérieure et le bruit qu’on va percevoir de ses voisins. Il ne faut pas sentir de manière trop présente ni l’un ni l’autre et la baie est vraiment essentielle parce qu’elle est l’interface entre l’intérieur et l’extérieur. Si on parle d’enveloppe verticale, la baie joue un rôle crucial. Le problème est souvent sur la pose et une pose de qualité est souvent difficile aujourd’hui. Si on est capable de réaliser assez facilement, les premiers isolements réglementaires de 30 décibels, on arrive très rapidement à des taux de non conformité important. On certifie depuis très longtemps les produits mais pour réussir à faire le pas qualitatif au niveau de la performance finale. Nous avons donc monté un centre de formation spécifique qui permet de former des formateurs et des poseurs. »
Robert-Jan Van Santen : « Entre acoustique et économie d’énergie, il y a parfois un peu de conflit. Pour les bureaux, on trouve des réponses architecturales, des zones de terrasse, un mode de vie qui va compenser le manque d’air. Quand on travaille sur des environnement urbain dense, on crée des vides dans le bâtiment. On cherche à travers la façade à qualifier l’espace intérieur mais aussi l’espace extérieur. Ça passe par l’intégration d’un certain pourcentage de surface absorbante pour le bruit qui évite la réverbération. Une paroi opaque réverbère de l’ordre de 99,99% de l’énergie acoustique. Sur ce projet du Centre des Congrès de Nancy, nous avons mis cette paroi pour diminuer de 50% la réverbération avec un complexe de parois absorbantes. »